Historique




LOGO
ANCIENS MAIRES
PATRIMOINE BÂTI

156

L'ÉGLISE

C’est en 1835 que le seigneur Aimé Massue a fait don à la paroisse des terrains sur lesquels on trouve aujourd’hui l’église, le presbytère et le couvent. Une chapelle fut érigée à cet endroit cette année-là. En 1841, le curé Pierre Lafrance fait bâtir une église, grâce à la contribution des paroissiens, qui doivent chacun fournir 25 voyages de pierres! En 1907, un incendie ravage complètement le bâtiment (certaines parties en pierre, ainsi que les cloches, sont toutefois épargnées). L’église actuelle est alors construite, sur le modèle des cathédrales européennes (en forme de croix). 

L’église est de style néo-classique: plusieurs styles architecturaux sont apparents, dont l’art roman et l’art byzantin pour la façade.


178

Rue Durocher : nommée selon le notaire Gédéon Durocher.

154, rue Durocher

Cette maison a hébergé la première caisse populaire en septembre 1957, chez Cécile Bernier. 

Vers 1890. Maison à toit plat de type urbain. Fin de la période victorienne : certains volumes ressortent de la façade et du côté pour casser la rigueur du carré. Bordure du toit ornée d’un fronton d’inspiration grecque. 
Comme la plupart des maisons présentées ici, et malgré son recouvrement de brique, cette demeure est construite en pièce sur pièce, c’est-à-dire que la structure des murs est constituée de poutres de bois équarries et superposées les unes sur les autres.


158

LE PRESBYTÈRE

Un premier presbytère est construit sur cet emplacement vers 1850. Jugé inadéquat en 1903, on le remplace par un nouvel édifice sous la supervision du curé Olivier Leduc. À cette même époque, l’ancienne église nécessite bon nombre de restaurations onéreuses. Par souci d’économie, M. Leduc exige que, pour la construction du nouveau presbytère, on utilise tous les matériaux encore en état de la bâtisse précédente. Ainsi, la pierre du solage utilisée à l’extérieur date vraisemblablement de l’ancien presbytère. 

Le presbytère est le seul édifice de type néo-italien du village. Ce style se définit par une forte influence de l’architecture vénitienne. On remarque des fenêtres jumelées à larges chambranles arrondis, une mise en relief des briques aux angles du carré (chaînage d’angle), un toit à quatre versants orné d’une lucarne et d’une imitation de créneau, qui n’est pas sans rappeler la finition des tourelles de certaines villas bourgeoises italiennes. On retrouve dans la finition de la galerie la forme de la voûte propre à ce courant. Enfin, les bâtisses néo-italiennes étaient couramment mises en valeur sur de vastes terrains, où l’architecture de la maison était en communion avec son environnement.

Le premier plan du village a été tracé en 1834 par Jean-Olivier Arcand. Les rues alors délimitées sont régulières, se croisent à angle droit et s’orientent dans la direction des quatre points cardinaux. La rue Cartier est baptisée par le seigneur Massue en l’honneur du docteur Cartier.


159

175, rue Cartier

Cette maison a appartenu à Joseph H.-Lapalice, architecte et sculpteur reconnu surtout pour son travail dans les églises, dont la première église du village. Plus tard, la maison devient un hôtel fréquenté par les voyageurs de commerce, qui arrivent au village en voitures tirées par des chevaux ou par bateau sur la rivière Yamaska. Le propriétaire était aussi chauffeur du taxi communautaire du village.

Construite vers 1850. Maison de style Second Empire, à toit brisé d’inspiration française (type de construction qui se répand au Québec à partir de 1845), qui permettait un usage accru des combles. On remarquera un toit de tôle à baguette, comme en ont plusieurs maisons du village. Ce type de recouvrement, fréquent au Québec, est également apparu au milieu du 19e siècle et a remplacé les toits en bardeaux de cèdre. Une cuisine d’été, sur la face arrière, servait également de chambre froide pendant l’hiver.


160

161, rue Cartier

Construite vers 1850 par Pierre Gélinas, notaire. On raconte que l’emplacement était peu enviable : c’était, en fait, un marais rempli de grenouilles, qui chantaient pendant tout l’été! De 1858 à 1897, P. Gélinas fut maître de poste à Saint-Aimé; c’est d’ailleurs dans le but de loger le bureau de poste qu’il fit construire la rallonge. 

Maison de type québécois: une cheminée à chaque extrémité, au centre du pignon. Toit à 45 degrés (probablement recouvert à l’origine en bardeaux de cèdre, comme on peut encore en voir sur le pignon de la façade avant). Le larmier (courbe du toit) se prolonge jusqu’à couvrir entièrement la galerie, et ce, pour éviter le pourrissement dans les murs de bois. Les deux tourelles ont été ajoutées vers 1920.


161

155, rue Cartier

De 1874 à 1909, cette maison était la propriété de Damien Chartier, carrossier. Pendant un certain temps, il partagea la bâtisse avec Pierre Benoît, marchand de guenilles. Ce dernier avait un cheval nommé Carillon, qui pensionnait nuit et jour sur le carré du village, sans être inquiété par les autorités. Un jour, Benoît ramena des coquerelles d’une course dans les campagnes environnantes. Les insectes envahirent la maison, au grand désespoir de Mme Chartier, qui était d’une propreté extrême. On leur conseilla de quitter temporairement la maison et d’ouvrir les fenêtres aux quatre vents : ce fut efficace, puisque cela se passait en plein hiver… 

Construite vers 1860. Vraisemblablement d’influence américaine. Angle du toit plus important que le modèle québécois, un seul foyer. La lucarne en pignon du deuxième étage est un ajout récent.


162

141, rue Cartier

Le seigneur Massue a fait construire cet édifice, qui lui servait de bureau en 1880. Il y logeait également son intendant et il y recueillait les rentes payées par les cultivateurs. Dans les années 1930 et 1940, une succursale de la Banque nationale occupait ce qui est aujourd’hui le Bureau municipal de Massueville. 

Vers 1880. Massif carré bourgeois de style Second Empire. Toit brisé sur quatre eaux (faces). Ornementée de « pics » décoratifs sur les lucarnes. Possédait à l’origine une tour au centre du toit et uniquement une petite terrasse au centre du second étage, ce qui donnait à la demeure une allure de manoir européen. 


168

135, rue Cartier

Sur cet emplacement, le seigneur Gaspard-Aimé Massue a fait bâtir pour sa belle-mère une première maison de brique. Après le décès de cette dernière en 1870, la maison fut habitée quelque temps par Ovide Paradis, constructeur du premier orgue de l'église (1858) et ajusteur des machineries du moulin seigneurial.

Acquise par Paul Poirier, carrossier de grande réputation, la vieille maison de brique a été remplacée en 1900 par cette superbe résidence. 

Début 1900. Maison d’inspiration victorienne, ornée d’un pignon au-dessus de la porte d’entrée. Dentelle de bois d’origine. Toit de tôle en feuilles posées en diagonale, à la canadienne, pour une meilleure résistance aux infiltrations.


170

176, rue Durocher

Occupée en 1880 par François Giard, ardent Patriote de 1837. Originaire de Saint-Antoine-sur-Richelieu, qu’il habitait encore à l’époque de la Rébellion, il mit en pratique la parole de Nelson : « le temps est arrivé de fondre nos cuillères pour en faire des balles ». Il récupéra à cette fin des cuillères et autres objets de plomb et d’étain. On raconte que ses munitions contribuèrent pour une grande part à la victoire de Saint-Denis... F. Giard se serait établi à Saint-Aimé en 1848, pour y mourir en 1872.

Entre 1860 et 1870. Maison de type québécois néo-classique.


171

La rue Saint-Louis était anciennement la rue George, en l’honneur de George V, roi de Grande-Bretagne. La rue Sainte-Julie a été nommée en l’honneur de Julie Lussier, épouse du seigneur Massue, tout comme la rue Saint-Nicolas fut nommée selon Nicolas Massue (fils du seigneur).

La rue Bonsecours porte le nom du fief qui, en 1702, comprenait le territoire sur lequel est bâtie la municipalité de Massueville.

230, rue Bonsecours

Maison bâtie par Michel Lavallée, marchand.

Vers 1850. Très beau modèle de maison dite « québécoise ». Deux cheminées, de part et d’autre du toit, au centre du pignon. Galerie sur trois faces avec ornementation victorienne et jolies persiennes en bois d’origine.

Nous vous invitons à faire un petit détour par le stationnement de la Caisse populaire afin d’admirer la grange de la maison. D’abord réservée aux chevaux et à l’entreposage du foin, ce joli bâtiment a été muni de deux campaniles (clochetons) qui servaient à l’aération du bâtiment. Le recouvrement est en déclin de bois comme la maison, le toit est à quatre versants et le bâtiment (comme la plupart des granges) ne repose pas sur un solage. 


172

226, rue Bonsecours


Vers 1910. Ce bâtiment est de type « four square ». Ce style est directement issu de la révolution industrielle et de la découverte de nouvelles méthodes de construction. Plusieurs éléments distinguent très nettement ce style des précédents: la maison est de forme cubique très volumineuse, avec deux étages habitables de plain-pied (ce qui permet de loger une bonne famille). Le toit est à quatre versants et en pente très douce. L’ornementation victorienne est absente (excepté, ici, le petit gradin du second étage). On peut voir plusieurs maisons de ce genre dans le village, mais ici, la particularité réside dans la très grande rallonge à l’arrière de la maison, qui était réservée à la boulangerie, puisque c’est ici que le pain était préparé.


173

221, rue Bonsecours

Maison construite à l’origine par Jacques Délisle, capitaine de milice, navigateur, marchand général et marchand de grain. Cette maison a toujours été un commerce. 

Vers 1837, une des premières maisons du village. Maison de type québécois. Toit légèrement arqué. Remarquez la dentelle sur la corniche sud ainsi que sur le coyau (pièce dans le prolongement de la corniche, à la base du toit, servant à porter le versant au-delà de la verticale du mur et formant ainsi le larmier). Il est intéressant de noter que plusieurs maisons du village datant de cette époque sont en briques rouges. Celles-ci provenaient des fourneaux Brouillard situés près du village.

Le seigneur Massue était un marchand de Varennes. La première rue après la rue du Roi (rue Royale aujourd’hui) fut donc nommée d’après son lieu d’origine.


174

105, rue Desrosiers

Cette maison a déjà tenu lieu d’école. 
Le docteur Sylvestre Cartier, frère de Sir George-Étienne Cartier s’est établi comme médecin à Saint-Aimé en 1837. Il a tenu dans cette maison le premier bureau de poste du village. À cette époque, on n’était pas tenu d’affranchir le courrier au départ; le destinataire avait parfois la mauvaise surprise de devoir payer trois sous pour obtenir sa lettre! Le dimanche matin, après la messe, le maître de poste faisait la criée et la distribution des lettres. 

Cette maison aurait été construite en 1836. C’est la plus ancienne du village. Encore ici, il s’agit d’un massif modèle québécois. À  noter que la large lucarne et le petit perron sont des adaptations récentes.


175

601, rue Royale

Ici vivait Gilbert Mathieu, considéré comme le vétérinaire du village, bien qu’il ne soit pas diplômé de la profession. M. Mathieu avait toutefois un certain don pour soigner les bêtes et sa réputation dépassait largement Saint-Aimé. La grange accolée à la maison était destinée à recevoir les animaux en attente de soins. Enfin, le petit garage du fond a été construit pour abriter une des toutes premières automobiles du village, un modèle Ford T.

Entre 1860 et 1880. Maison de type vernaculaire américain. Influence néo-classique. La façade donne dans le mur de pignon, ce qui accentue la ligne classique de l’ensemble, puisque le pignon est organisé à la manière des frontons grecs, avec le retour de la bordure du toit à sa base. La dentelle de bois est d’origine.


176

830, rue Royale

Depuis toujours, cet emplacement est consacré au commerce. D’abord occupé par David Duval, boucher, la boutique est rachetée par Prosper Lanoie et devient un magasin général. En 1913, M. Lanoie sera élu premier maire de Massueville. La demeure a gardé sa vocation de magasin général pendant plusieurs générations. 

Construite en 1904. D’inspiration « four square » à toit plat. Le deuxième étage était utilisé à des fins de résidence. À l’origine, une galerie richement décorée de style victorien courait sur la face avant et le côté gauche, pour rejoindre la porte de côté. Remarquez la disposition des briques qui constituent le mur. Notez qu’à toutes les cinq rangées de briques posées sur le long, suit une rangée de briques posée en boutisse (le petit côté face à vous). Ce type de construction permettait de faire le lien avec une seconde épaisseur de briques. Les murs porteurs sont donc ici constitués par plusieurs épaisseurs de briques et non pas par une structure en pièce sur pièce.